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La muetteAlain Jouffroy

Stupéfaite

Sur la place où le crépuscule sombre

Conduite par deux menus bassets tirant sur leur laisse

Elle cherche

Le long des façades

Une fenêtre qui ne s’allume pas

À chaque tremblement du brouillard
Elle sursaute

Les yeux immergés dans l’oubli

Fascinée par un vague et monumental désastre

Où les foules du boulevard

Le scintillement des voitures laquées sous les arcs

Se noient — évaporées à la rougeur du tison —

Cœur sabordé par l’horrible secousse

Où — tous freins relâchés —

Se renverse la mort


Elle erre

Lectures : 1
Publié dansAlain JouffroyPoètes

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