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La négligence avantageuseFrancois Tristan Lhermite

Je surpris l’autre jour la Nymphe que j’adore

Ayant sur une jupe un peignoir seulement,

Et la voyant ainsi, l’on eût dit proprement

Qu’il sortait de son lit une nouvelle Aurore.
Ses yeux que le sommeil abandonnait encore,

Ses cheveux autour d’elle errant confusément

Ne lièrent mon coeur que plus étroitement,

Ne firent qu’augmenter le feu qui me dévore.
Amour, si mon soleil brûle dès le matin,

Je ne puis espérer en mon cruel destin

De voir diminuer l’ardeur qui me tourmente.
Dieux ! quelle est la beauté qui cause ma langueur ?

Plus elle est négligée et plus elle est charmante,

Plus son poil est épars, plus il presse mon coeur.

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Publié dansFrancois Tristan LhermitePoètes

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