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La Plage de GuarujaBlaise Cendrars

Il est quatorze heures nous sommes enfin à quai
J’ai découvert un paquet d’hommes à l’ombre dans
l’ombre ramassée d’une grue

Certificats médicaux passeport douane

Je débarque

Je ne suis pas assis dans l’auto qui m’emporte mais dans
la chaleur molle épaisse rembourrée comme une
carrosserie

Mes amis qui m’attendent depuis sept heures du matin
sur le quai ensoleillé ont encore tout juste la force de
me serrer la main
Toute la ville retentit de jeunes klaxons qui se saluent
De jeunes klaxons qui nous raniment
De jeunes klaxons qui nous donnent faim
De jeunes klaxons qui nous mènent déjeuner sur la
plage de

Guarujà

Dans un restaurant rempli d’appareils à sous tirs électriques oiseaux mécaniques appareils automatiques qui vous font les lignes de la main gramophones qui vous disent la bonne

aventure et où l’on mange de la bonne vieille cuisine brésilienne savoureuse épicée nègre indienne

Blaise Cendrars
Mer

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Publié dansBlaise CendrarsPoètes

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