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L’abandonAlain Bosquet

Je quitte ma maison,

qui séquestrait l’azur.

Je quitte mon épouse :

elle mérite un compagnon moins torturé.

J’abandonne mes livres :

lisez des fables moins moqueuses.

Sur le gazon je laisse

ma jambe droite,

ma jambe gauche :

qui voudra s’en servir ?

J’offre au ruisseau mon crâne :

il n’a aucun emploi pour lui.

Je ne suis plus personne.

Il reste ma mémoire,

qui grince

comme une porte mal fermée.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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