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L’amitiéAntoine de Latour

Oh ! le charmant tableau, la suave peinture
Que celle où vers saint Jean, Jésus, le Dieu martyr,
Tend ses deux petits bras ! à cette image pure
Les mères dans leurs yeux sentent des pleurs venir.

C’est là de l’amitié la divine figure :
Deux enfants dont les mains se cherchent pour s’unir,
Et si prompts à s’aimer que leur double nature
Semble se reconnaître et se ressouvenir.

Quand l’amour pour régner n’a que l’heure qui passe,
L’amitié seule dure, et pare de sa grâce
Sur un front dépouillé les rides du vieillard ;

L’amour n’est ici-bas que son ombre infidèle,
Mais plus d’un pauvre cœur désabusé trop tard
S’y laisse prendre, hélas ! tant l’ombre est encore belle.

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Publié dansAntoine de LatourPoètes

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