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Lampes tariesRaymond Queneau

Lampes taries

maladies peintes sur éventail

les ongles se soudent aux flacons vides

peinture de navires couverte de coquillages

lampes taries

la lumière se tait

sur les plateaux déserts et muets d’un théâtre hébété

un oiseau tremble de fièvre

et ses plumes tombent comme les dents d’un arbre

des hiboux sont couchés dans des lits de délire

il n’y a plus de phosphore de soufre

plus de pétrole de charbon

la neige fond en une eau noire

boulevards définitivement secrets

lampes froides lampes taries

lampes taries

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Publié dansPoètesRaymond Queneau

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