Dans la lumière noyée qui baigne la savane, la statue bleutée de 
Joséphine de 
Beauharnais, perdue entre les hauts fûts de cocotiers, place la ville sous un signe féminin et tendre. 
Les seins jaillissent de la robe de merveilleuse à très haute taille et c’est le parler du 
Directoire qui s’attarde à rouler quelques pierres africaines pour composer le philtre de non-défense voluptueuse du balbutiement créole. 
C’est le 
Palais-Royal enseveli sous les ruines du vieux 
Fort-Royal (prononcez 
Fô-yal), le bruit des grandes batailles du monde — 
Marengo, 
Austerlitz contées galamment en trois lignes — ne pas ennuyer les dames — expire à ces genoux charmants entrouverts sous les riantes tuiles de la 
Pagerie.
Le brise-lamesAndre Breton
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