Les bancs sont prisonniers
      Des chaînes d’or du mur
Prisonniers des jardins où le soleil se cache
      Près de la forêt vierge
      De la prairie étale
      Du pont qui tourne à pic
      Dans l’angle le plus droit
La boîte des nuages s’ouvre
Et tous les oiseaux blancs s’envolent à la fois
Tapis plus vert que l’eau plus doux que l’herbe
Plus amer à la bouche et plus plaisant à l’œil
      Les arbres à genoux se baignent
      L’air est calme et plein de sommeil
La lumière s’abat
Le jour perd ses pétales
      Plus haut c’est tout d’un coup la nuit
      Les regards entendus
      Et le clignement des étoiles
Les signes
Par-dessus les toits
Pierre Reverdy
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