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Le feuRaymond Queneau

Lorsqu’en léthargie le fen sommeille

sous les herbes rasées par les brûlures

les pas dans la poussière des hommes

font lever les oiseaux assoiffés

gymnote rouge la flamme parle

aux sons qui s’enfuient des poteaux électriques

l’été qui donc meurt sous le chaume?

l’hiver jette la braise dans le foyer gelé

reliquaire brillant d’anciens soleils

déteints dans les terrains bourbeux

le charbon se casse comme la nuit des pôles

moucherons endormis dans l’ombre de
Dantzig

bulle enclavée dans le cristal

palimpsestes témoins des forêts de résine

l’activité du ciel donne à tous le courage

sous la poussée du tonnerre vers le sol

l’éclair une fleur un cœur

dans nos mains rouge comme est devenu

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Publié dansPoètesRaymond Queneau

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