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Le Lion devenu vieuxJean de La Fontaine

Le Lion, terreur des forêts,
Chargé d’ans et pleurant son antique prouesse,
Fut enfin attaqué par ses propres sujets,
Devenus forts par sa faiblesse.
Le Cheval s’approchant lui donne un coup de pied ;
Le Loup un coup de dent, le Boeuf un coup de corne.
Le malheureux Lion, languissant, triste, et morne,
Peut a peine rugir, par l’âge estropié.
Il attend son destin, sans faire aucunes plaintes ;
Quand voyant l’Ane même à son antre accourir :
‘Ah ! c’est trop, lui ditil ; je voulais bien mourir ;
Mais c’est mourir deux fois que souffrir tes atteintes. ‘

Recueil : Les Fables

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Publié dansJean de La FontainePoètes

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