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Le miroirJules Supervielle

La mort vient de dérober
Un long miroir à la vie,
Une poignée de cerises
Où titube du soleil.

Ses yeux brillent dans leur bleu
Et ses mains dans leur blancheur.
En lui bat une âme heureuse
Et rapide comme un cœur.

Il regarde dans la glace
Rougir mille cerisiers
Et des oiseaux picorer
Que nulle pierre ne chasse.

Il se voit monter aux arbres,
S’étonne que les oiseaux
Dans ses mains se laissent prendre
Pour y mourir aussitôt.

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Publié dansJules SuperviellePoètes

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