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Le papillon, l’abeille et la roseAntoine-Vincent Arnault

Fable IV, Livre IV.

À mes enfants.

Du printemps la fille vermeille,
La rose ne vit qu’un moment,
Dont le papillon et l’abeille
Profitent bien différemment.
Gaspillant, comme un fou, les biens qu’on lui prodigue
Tandis que l’insecte léger,
Chenille un jour avant, funeste au potager,
En stériles baisers sur la fleur se fatigue,
L’abeille y puise l’or qu’attendent ses rayons,
L’or qui doit la nourrir dans sa maison bien close,
Longtemps après le jour fatal aux papillons,
Où l’on voit se faner la rose.

Au travail, mes enfants, accordez une part
Dans les jours de votre jeunesse :
Tout donner au plaisir n’est pas de la sagesse ;
Tel qui pense autrement, même avant la vieillesse,
S’en repentira, mais trop tard.

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Publié dansAntoine-Vincent ArnaultPoètes

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