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Le pull-overAlain Bosquet

Nous échangeons des confidences,

mon pull-over ?

Tu es né en
Ecosse,

et moi je suis né n’importe où.

Une ouvrière, un jour, t’a tricoté.

Et moi, personne

ne m’a fait de ses mains, de sa chair.

Tu es orange, avec un collier bleu.

Et moi, je n’ai d’autre couleur

que le blanc sale et le gris mal lavé.

Tu es d’humeur très calme,

et moi je souffre de partout :

la peau, l’esprit, l’âme sans fond.

Tu donnes chaud.

Je donne froid à ceux qui me connaissent

Tu es utile.

Je suis gênant.

Tu me dis que tu as plusieurs trous.

Et moi je suis un trou : quoi d’autre ?

Je t’enverrai aux orphelins d’Ethiopie.

Tu sers.

Moi je ne sers à rien.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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