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Le temps haletantJacques Prevert

Émerveillée de tout ne s’étonnant jamais de rien

une fillette chantait

suivant les saisons suivant son chemin

Quand les oignons me feront rire

les carottes me feront pleurer

l’âne de l’alphabet a su m’apprendre à lire

à lire pour de vrai

Mais une manivelle a défait le printemps

et des morceaux de glace lui ont sauté à la figure

J’ai trop de larmes pour pleurer ils font la guerre à la nature
Moi qui tutoyais le soleil je n’ose plus le regarder en face.

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Publié dansJacques PrevertPoètes

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