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Les corpsAlbert Merat

Les Grecs, pour honorer une de leurs Vénus,
Inscrivaient Callipyge au socle de la pierre.
Ils aimaient, par amour de la grande matière,
La vérité des corps harmonieux et nus.

Je ne crois pas aux sots faussement ingénus
A qui l’éclat du beau fait baisser la paupière ;
Je veux voir et nommer la forme tout entière
Qui n’a point de détails honteux ou mal venus.

C’est pourquoi je vous loue, ô blancheurs, ô merveilles,
A ces autres beautés égales et pareilles
Que l’art même, hésitant, tremble de composer ;

Superbes dans le cadre indigne de la chambre,
L’amoureuse nature a, d’un divin baiser,
Sur votre neige aussi mis deux fossettes d’ambre.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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