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Les CourtisansEsther Granek

Ça se faufile à pas glissants,

Les courtisans.

Ça vous parle si humblement.

Ça s’interpose à tout moment.

À tout moment, les courtisans,

Ça se faufile à pas glissants.
Ça sourit d’un air compassé,

Les courtisans.

Tête penchée, le cou rentré

Et la bouche en cul-de-poulet.

Cul-de-poulet, les courtisans.

Ça rit d’un ton acidulé.
Ils ont la face du moment,

Les courtisans.

Quand face est noire, pile sera blanc

Ou le contraire, commodément.

Commodément, les courtisans,

Ils ont la face du moment.
C’est si pur et c’est si décent,

Les courtisans.

C’est bien parfois un peu changeant.

Côté jardin, ça fait manant.

Ça fait manant, les courtisans.

Mais côté cour, c’est l’adjudant.
Car ça sait aussi péter sec,

Les courtisans.

Ça change de manières en cinq sec.

De cette façon, y’a pas d’échec.

Y’a pas d’échec, les courtisans.

Car ça sait aussi péter sec.
Ça se faufile à pas glissants…
1976

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Publié dansEsther GranekPoètes

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