Aller directement au contenu

Les filsRene-Francois Sully Prudhomme

Sonnet.

Toi que tes grands aïeux, du fond de leur sommeil,
Accablent sous le poids d’une illustre mémoire,
Tu n’auras pas senti ton nom dans la nuit noire
Éclore, et comme une aube y faire un point vermeil !

Je te plains, car peut-être à tes aïeux pareil,
Tu les vaux, mais le monde ébloui n’y peut croire :
Ton mérite rayonne indistinct dans leur gloire,
Satellite abîmé dans l’éclat d’un soleil.

Ah ! L’enfant dont la souche est dans l’ombre perdue,
Peut du moins arracher au séculaire oubli
Le nom qu’il y ramasse encore enseveli ;

Dans la durée immense et l’immense étendue
Son étoile, qui perce où d’autres ont pâli,
Peut luire par soi-même et n’est point confondue !

Lectures : 0
Publié dansPoètesRene-Francois Sully Prudhomme

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *