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Les marbres rosesAlbert Merat

Venise

Nos marbres, pierres de tombeaux,
Sont funèbres ou prosaïques.
Les marbres roses ne sont beaux
Que près de l’or des mosaïques.

Le ciel levant vient se poser
Sur leurs finesses d’aquarelles :
On dirait qu’il donne un baiser
À des gorges de tourterelles.

En des accords blonds et tremblants
Résumant la douceur des choses,
Le sang divin des marbres roses
Vit aux veines des marbres blancs

Du côté que s’en vient la mer,
Une mer fine et délicate,
Ils tendent vers l’espace amer
Leur radieuse clarté mate.

Ils ont des voix et des regards ;
Et, lorsque monte la marée,
Ils cherchent si les étendards
Ne flottent pas vers la Morée.

Les villes de marbre

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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