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Les MursGeo Norge Georges Mogin

Ça dure longtemps, la longueur du temps

Et le prisonnier, sur un flûteau mince

Qu’il tenait serre, serre dans ses dents.

Du matin crépu jusqu’au noir qui pince.

Sifflait la longueur, la longueur du temps.
Et le prisonnier sifflait pour ces murs.
Pour ses quatre murs, où les verrous grincent.
Sifflait la longueur des soleils futurs.
La longueur du temps qui monte et descend
Comme une marée au cœur des serrures.
Si la mer était ces murs de poutrelles.

Si la mer était la longueur du temps.

Il mordrait la mer qui monte et descend.

Il saurait siffler sur sa flûte grêle

Le cœur de la mer. la longueur du temps.
Il saurait danser, si la mer était
La longueur des murs, la longueur du temps.
Il saurait, la mer. la prendre à la taille.
Il ferait tourner sur leurs gonds épais.
Les temps et la mer. le temps, les murailles.
Mais le prisonnier ne croit pas si fort.

Ne croit pas assez que sa flûte appelle

Le cœur de la mer. la longueur de mort.

La longueur du temps, la force d’un chant

Qui ferait lever le poids des poutrelles.
Non. le prisonnier ne saura jamais

Qu’il aurait suffi d’une note ailée

Pour jeter à bas son cruel palais

La longueur du temps, les grilles forgées

Et boire la mer à pleines gorgées.

Norge

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Publié dansGeo Norge Georges MoginPoètes

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