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Les pauvresEmile Verhaeren

Il est ainsi de pauvres coeurs
Avec, en eux, des lacs de pleurs,
Qui sont pâles, comme les pierres
D’un cimetière.

Il est ainsi de pauvres dos
Plus lourds de peine et de fardeaux
Que les toits des cassines brunes,
Parmi les dunes.

Il est ainsi de pauvres mains,
Comme feuilles sur les chemins,
Comme feuilles jaunes et mortes,
Devant la porte.

Il est ainsi de pauvres yeux
Humbles et bons et soucieux
Et plus tristes que ceux des bêtes
Sous la tempête.

Il est ainsi de pauvres gens,
Aux gestes las et indulgents,
Sur qui s’acharne la misère,
Au long des plaines de la terre.

Les douze mois

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Publié dansEmile VerhaerenPoètes

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