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Les PoètesPierre Reverdy

Sa tête s’abritait craintivement sous l’abat-jour de la lampe. Il est vert et ses yeux sont rouges. Il y a un musicien qui ne bouge pas. Il dort; ses mains coupées jouent du violon

pour lui faire oublier sa misère.
Un escalier qui ne conduit nulle part grimpe autour de la maison. Il n’y a, d’ailleurs, ni portes ni fenêtres. On voit sur le toit s’agiter des ombres qui se précipitent dans le vide.

Elles tombent une à une et ne se tuent pas. Vite par l’escalier elles remontent et recommencent, éternellement charmées par le musicien qui joue toujours du violon avec ses mains

qui ne l’écoutent pas.

Pierre Reverdy

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Publié dansPierre ReverdyPoètes

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