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Les victimes du devoirFrancois Coppee

Bien souvent vous lisez un fait divers banal,
Qui traverse l’esprit sans y jeter racine.
C’est la mort du chauffeur broyé sur sa machine,
Du sauveteur noyé dans les eaux d’un canal,

Du pompier dévoré par un gouffre infernal,
De tant d’autres héros ! — Et, songeant, j’imagine,
Que l’instinct du devoir est de source divine,
Vous dites : « Le brave homme ! » en jetant le journal.

Pourtant ils ont laissé, ces martyrs de bravoure,
Des veuves, des enfants, et, pour qu’on les secoure,
Que vous demande-t-on, ô passants ! — Presque rien.

Votre épargne d’un jour, en riant dépensée
Dans une fête, avec cette bonne pensée
Que si peu de plaisir peut faire tant de bien.

Publié dansFrancois CoppeePoètes

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