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Lever d’aubeAnatole Le Braz

Drapée en sa cape de veuve,
S’efface à pas discrets la nuit
Voici poindre la clarté neuve
De l’aube qui s’épanouit.

Elle promène sur les choses
Son beau regard silencieux
Et la mer se jonche de roses
Sous la caresse de ses yeux.

Pour son adorable venue
Le désert du ciel s’est paré…
Salut, déesse chaste et nue,
Fille de l’Orient sacré !

Et soudain tout vit. Les nuages
Tendent leurs voiles au vent frais ;
L’allègre chanson des voyages
Se réveille dans leurs agrès.

Et la pensée au coeur de flamme,
Soeur pure de l’aube qui luit,
Erige, comme elle, dans l’âme
Son front clair, vainqueur de la nuit.

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Publié dansAnatole Le BrazPoètes

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