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L’horoscopeFrancois Coppee

Les deux sœurs étaient là, les bras entrelacés,
Debout devant la vieille aux regards fatidiques.
Qui tournait lentement de ses vieux doigts lassés
Sur un coin de haillon les cartes prophétiques.

Brune et blonde, et de plus fraîches comme un matin,
L’une sombre pavot, l’autre blanche anémone,
Celle-ci fleur de mai, celle-là fleur d’automne,
Ensemble elles voulaient connaître le destin.

« La vie, hélas ! sera pour toi bien douloureuse, »
Dit la vieille à la brune au sombre et fier profil.
Celle-ci demanda : « Du moins m’aimera-t-il ?
— Oui. — Vous me trompiez donc. Je serai trop heureuse. »

« Tu n’auras même pas l’amour d’un autre cœur, »
Dit la vieille à l’enfant blanche comme la neige.
Celle-ci demanda : « Moi, du moins, l’aimerai-je ?
— Oui. — Que me disiez-vous ? J’aurai trop de bonheur.»

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Publié dansFrancois CoppeePoètes

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