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Lieder du vent a décorner les bœufsClaude Roy

Le vent court à brise abattue il court il court à perdre haleine Pauvre vent perdu et jamais au but où cours-tu si vite à travers la plaine

Où je cours si vite où je cours si vite

Le vent en bégaye d’émotion et d’indignation

Se donner tant de mal et de gymnastique

et qu’on vous pose après de pareilles questions

A quoi bon souffler si fort et si bête et puis s’en aller sans rien emporter Quelle vie de chien qui toujours halète qui tire sa langue de chien fatigué

Jusqu’au bout du monde il faut que tu ailles poussant ton charroi de vent qui rabâche Vente vent têtu de sac et de paille

Déjà autre part j’ai entendu ça

Je ne veux plus être vent dit le vent qui boude

Je change de peau je change de pas

Je me fais flûtiau route ou pierre qui roule

Mais il dit tout ça sans conviction aucune

Il sait qu’il faut bien en passer par là

venter quand on est vent luner quand on est lune

et quand on n’est qu’un homme nommer ce qui est là

Le vent la pluie le froid le chaud la solitude la belle vie qui prend de mauvaises habitudes.

Lectures : 2
Publié dansClaude RoyPoètes

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