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Location de PremièrePierre Reverdy

Le mal est fait

Les vagues dans le salon pénètrent les plus fines mailles
A travers les ouvertures blanches du spectacle

L’ombre plus bleue contre les raies qui montent sur l’étoffe
C’est de l’air

L’auditeur malade regarde par-dessus le parapet
de velours rouge de soie en flammes

Et d’en bas ce doit être
penchée
sa tête camuse

Dans ce sale orient mélangé d’algues noires
Que doit-il se passer

Figure du dernier temps un abîme me sépare de toi

Un casque en ciment armé protège ton esprit

Et que ton assurance me calme
Que ton regard ressemble à celui de tous les yeux

Quand les tiens se penchent doucement hors de la tête
Quel spectacle à regarder par les fentes du rideau jaune et vert et dans la salle

Sur les planches quel grouillement de places vides
et de têtes coupées

Que les vagues de ma poitrine baignent l’immeuble
entier tout égalisent et que les langues d’eau claquent au dernier rayon du soleil
devant la ligne plate
le ciel désert la terre lisse
Ce grand fauve

Pierre Reverdy

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Publié dansPierre ReverdyPoètes

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