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Maints soirs nous errons dans le valEmile Nelligan

Maints soirs nous errons dans le val
Que vont drapant les heures grises.
Des pleurs perlent ses yeux d’alises
Quand elle ouït les Cydalises
De ce dieu que fut de Nerval.

Ah ! voudraitelle en long vol d’or
Les rejoindre dans des domaines
Plus vastes que les cours romaines
Où par d’éternelles semaines
La coupe de Volupté dort,

Ou bien donc ouvrir son printemps
Aux fureurs des fatals cyclones
Qui croulent comme des colonnes
Parmi les chastes Babylones
Du coeur des Belles de vingt ans.

Ah ! chère, que ton coeur est beau !
Laissesy choir des blancs jours lestes
Fuis la ville, ignore ses pestes.
Tu ne seras près des Célestes
Que le plus loin de son tombeau.

Motifs poétiques

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Publié dansEmile NelliganPoètes

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