Maîtresse, embrassemoi, baisemoi, serremoi,
Haleine contre haleine, échauffemoi la vie,
Mille et mille baisers donnemoi je te prie,
Amour veut tout sans nombre, amour n’a point de loi.
Baise et rebaisemoi ; belle bouche pourquoi
Te gardestu làbas, quand tu seras blêmie,
A baiser (de Pluton ou la femme ou l’amie),
N’ayant plus ni couleur, ni rien semblable à toi ?
En vivant pressemoi de tes lèvres de roses,
Bégaie, en me baisant, à lèvres demicloses
Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.
Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée,
Je ressusciterai ; allons ainsi làbas,
Le jour, tant soitil court, vaut mieux que la nuitée.
Sonnets pour Hélène
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