Aller directement au contenu

Man RayPaul Eluard

L’orage d’une robe qui s’abat
Puis un corps simple sans nuages
Ainsi venez me dire tous vos charmes
Vous qui avez eu votre part de bonheur
Et qui pleurez souvent le sort sinistre de celui qui vous
a rendue si heureuse

Vous qui n’avez pas envie de raisonner

Vous qui n’avez pas su faire un homme

Sans en aimer un autre
Dans les espaces de marées d’un corps qui se dévêt
A la mamelle du crépuscule ressemblant
L’œil fait la chaîne sur les dunes négligées
Où les fontaines tiennent dans leurs griffes des mains
nues

Vestiges du front nu joues pâles sous les cils de l’horizon

Une larme fusée fiancée au passé

Savoir que la lumière fut fertile

Des hirondelles enfantines prennent la terre pour le ciel

La chambre noire où tous les cailloux du froid sont à vif
Ne dis pas que tu n’as pas peur
Ton regard est à la hauteur de mon épaule
Tu es trop belle pour prêcher la chasteté
Dans la chambre noire où le blé même

Naît de la gourmandise
Reste immobile

Et tu es seule.

Paul Eluard

Lectures : 0
Publié dansPaul EluardPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *