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Mets-moi dessus la mer d’où le soleil se lèveJean-Antoine De Baif

Metsmoi dessus la mer d’où le soleil se lève,
Ou près du bord de l’onde où sa flamme s’éteint ;
Metsmoi au pays froid, où sa chaleur n’atteint,
Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève ;

Metsmoi en long ennui, metsmoi en joie brève,
En franche liberté, en servage contraint ;
Soit que libre je sois, ou prisonnier rétreint,
En assurance, ou doute, ou en guerre ou en trêve ;

Metsmoi au pied plus bas ou sur les hauts sommets
Des monts plus élevés, ô Méline, et me mets
En une triste nuit ou en gaie lumière ;

Metsmoi dessus le ciel, dessous terre metsmoi,
Je serai toujours même, et ma dernière foi
Se trouvera toujours pareille à la première.

Amours de Méline

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Publié dansJean-Antoine De BaifPoètes

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