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NocturneAndre Lemoyne

À Madame Fernand Barthe.

LA CÉTOINE-EMERAUDE.

Quand la lune apparaît, silencieuse amie,
Dans le cœur embaumé d’une rose endormie
Je me blottis sans crainte et jusqu’au lendemain.

LE CRIOCÈRE.

Moi, c’est dans un grand lys à corolle d’ivoire
Que, le soir, je commence à perdre la mémoire
En repliant mes deux élytres de carmin.

Et toi, la coccinelle, où se trouve ton gîte ?

LA COCCINELLE.

Je tiens si peu de place !… une feuille m’abrite.
Sous ma chape à sept points, je m’endors n’importe où.

LE POÈTE.

Petits joyaux d’amour, que le ciel vous préserve
D’un sournois emplumé, vieil oiseau de Minerve,
Qui voit clair dans la nuit en sortant de son trou.

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Publié dansAndre LemoynePoètes

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