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NocturneAndre Velter

De quel amour tu l’as aimé?

De quel amour petite fille

de quel amour petite sainte

paumes offertes contre la pierre

paupières levées contre la nuit

pour que la nuit et le silence

donnent à l’absence un corps d’amant?

De quel amour tu l’as aimé?

De quelle lumière tu l’as créé?
De quelle lumière belle égarée de quelle lumière belle inspirée regards brûlés dans l’insomnie visions blanchies contre la nuit pour que la nuit et le mystère laissent au secret une âme en feu ?
De quelle lumière tu l’as créé?

En quelle extase tu l’as chanté?
En quelle extase noble recluse en quelle extase légère fée lèvres vouées à l’infini baisers volés contre la nuit

pour que la nuit et le désir soient à l’instant la fin des temps?
En quelle extase tu l’as chanté?

Dieu n’était plus que longue attente souffle d’azur inaccessible souffle d’accord inaccessible dans la blessure et l’harmonie qui sont les rives de ce qui passe contre le jour contre la nuit pour que la nuit et l’inconnu s’en aillent vivre d’une autre vie.

tout n’était plus qu’une heure immense

prière menée au sacrifice

prière des prières délivrée

en un seul murmure où le cri

vient tuer l’ombre dans les mots

mettre la fièvre à l’horizon

comme un ultime tombeau des nuits

pour l’éperdue qui touche l’aube

et se meurt de ne point mourir. 0 femme que rien n’épouvanta,
Thérèse à l’évidente voix
Thérèse qui vit un arbre vert à la verticale de la croix
Thérèse des sept demeures de l’âme en lieu des murailles d’Avila, ô femme de la vision ardente

tu pars dans un écart du ciel tu meurs dans le temps suspendu

de l’unique nuit où s’effacent dix lunes des vieux calendriers — l’an quinze cent quatre vingt deux c’est le quatre octobre vers le soir qui au matin sera le quinze -tu passes dans le plus haut soleil.

En quelle extase tu l’as chanté?
En quelle extase noble recluse en quelle extase légère fée lèvres vouées à l’infini baisers volés contre la nuit pour que la nuit et le désir soient à l’instant la fin des temps?
En quelle extase tu l’as chanté?

De quelle lumière tu l’as créé?
De quelle lumière belle égarée de quelle lumière belle inspirée regards brûlés dans l’insomnie visions blanchies contre la nuit pour que la nuit et le mystère laissent au secret une âme en feu ?
De quelle lumière tu l’as créé?

De quel amour tu l’as aimé?

De quel amour petite fille

de quel amour petite sainte

paumes offertes contre la pierre

paupières levées contre la nuit

pour que la nuit et le silence

donnent à l’absence un corps d’amant?

De quel amour tu l’as aimé?

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Publié dansAndre VelterPoètes

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