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Nouvelle bontéAime Cesaire

il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube

la vie-mort

la mort-vie les souffleteurs de crépuscule les routes pendent à leur cou d’écorcheurs comme des chaussures trop neuves il ne peut s’agir de déroute seuls les panneaux ont été de nuit escamotés pour le reste

des chevaux qui n’ont laissé sur le sol que leurs empreintes furieuses des mufles braqués de sang lapé le dégainement des couteaux de justice et des cornes inspirées des oiseaux vampires tout bec allumé se jouant des apparences mais aussi des seins qui allaitent des rivières et les calebasses douces au creux des mains d’offrande

une nouvelle bonté ne cesse de croître à l’horizon

Lectures : 8
Publié dansAime CesairePoètes

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