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O giuventa primaveraArmand Silvestre

Le pied blanc de l’aube a laissé

Des poussières d’argent sur l’herbe

Et mis un pleur vite effacé

Au coeur d’argent des lys superbes.
– O les beaux matins de printemps

Où le soleil, dans les rosées,

Allume des fleurs irisées

De feux légers et palpitants !
Quand elle eut sur mon coeur joyeux

Mis son pied, vivante lumière,

Des larmes mouillèrent mes yeux

Et mon coeur s’en fut en poussière.
– O les beaux matins de printemps,

Où l’âme, aux fleurs appareillée,

Des baisers de l’aube mouillée,

S’emplit de rayons éclatants.
Le vent a séché sur les fleurs

Ce duvet brillant d’eau céleste ;

De celle qui causa mes pleurs,

A peine un souvenir me reste.
– O les beaux matins de printemps !

Pour la nature et pour la vie,

Votre douceur, trop tôt ravie,

Ne dure que bien peu d’instants !

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Publié dansArmand SilvestrePoètes

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