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Ores l’effroi et ores l’espérancePierre de Ronsard

Ores l’effroi et ores l’espérance
De tous côtés se campent en mon coeur :
Ni l’un ni l’autre au combat n’est vainqueur,
Pareils en force et en persévérance.

Ores douteux, ores pleins d’assurance,
Entre l’espoir et le froid de la peur,
Heureusement de moimême trompeur,
Au coeur captif je promets délivrance.

Verraije point avant mourir le temps,
Que je tondrai la fleur de son printemps,
Sous qui ma vie à l’ombrage demeure ?

Verraije point qu’en ses bras enlacé,
Recru d’amour, tout pantois et lassé,
D’un beau trépas entre ses bras je meure ?

Premier livre des Amours

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Publié dansPierre de RonsardPoètes

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