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Patience des signesAime Cesaire

sublimes excoriations d’une chair fraternelle et jusqu’aux feux rebelles de mille villages fouettée arènes feu

mât prophétique des carènes feu

vivier des murènes feu feu feux de position d’une île bien en peine feux empreintes effrénées de hagards troupeaux qui dans les boues s’épellent morceaux de chair crue crachats suspendus éponge dégouttant de fiel

valse de feu des pelouses jonchées des cornets qui tombent de l’élan brisé des grands tabebuias feux tessons perdus en un désert de peurs et de citernes os

feux desséchés jamais si desséchés que n’y batte un ver sonnant sa chair neuve semences bleues du feu feu des feux témoins d’yeux qui pour les folles vengeances s’exhument

et s’agrandissent

pollen pollen

et par les grèves où s’arrondissent les baies nocturnes des

doux mancenilliers

bonnes oranges toujours accessibles à la sincérité des

soifs longues

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Publié dansAime CesairePoètes

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