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Paysages métaphysiques – Les pavotsArmand Silvestre

Clairsemés dans la moisson verte,

Les pavots la vont rougissant

Comme des piqûres ouvertes

Au cou d’un animal puissant.
Le vent qui roule son haleine

Sur le flot onduleux du blé

Fait haleter toute la plaine

Comme un bœuf au soc attelé.
O vaillante bête, ô nature,

Sous l’aiguillon qui te torture,

Voici que le printemps nouveau
Fait perler à ton flanc superbe,

Au travers de ta toison d’herbe,

Les gouttes de sang du pavot !

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Publié dansArmand SilvestrePoètes

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