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Perdu au jeuPierre Corneille

Sonnet.

Je chéris ma défaite, et mon destin m’est doux,
Beauté, charme puissant des yeux et des oreilles :
Et je n’ai point regret qu’une heure auprès de vous
Me coûte en votre absence et des soins et des veilles.

Se voir ainsi vaincu par vos rares merveilles,
C’est un malheur commode à faire cent jaloux :
Et le cœur ne soupire en des pertes pareilles,
Que pour baiser la main qui fait de si grands coups.

Recevez de la mienne, après votre victoire,
Ce que pourrait un Roi tenir à quelque gloire ;
Ce que les plus beaux yeux n’ont jamais dédaigné.

Je vous en rends, Iris, un juste et prompt hommage,
Hélas ! contentez-vous de me l’avoir gagné,
Sans, me dérober davantage.

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Publié dansPierre CorneillePoètes

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