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Petites misères d’automneJules Laforgue

Je me souviens, dis, rêvé ce bal blanc ?
Une, en robe rose et les joues en feu,
M’a tout ce soirlà dévoré des yeux,
Des yeux impérieux et puis dolents,
(Je vous demande un peu !)

Car vrai, fort peu sur moi d’un en vedette,
Ah ! pas plus ce soirlà d’ailleurs que d’autres,
Peutêtre un peu mon natif air d’apôtre,
Empêcheur de danser en rond sur cette
Scandaleuse planète.

Et, tout un soir, ces grands yeux envahis
De moi ! Moi, dos voûté sous l’À quoi Bon ?
Puis, partis, comme à jamais vagabonds !
(Peutêtre en ontils peu après failli ?…)
Moi quitté le pays.

Chez nous, aux primes salves d’un sublime,
Faut battre en retraite. C’est sans issue.
Toi, pauvre, et t’escomptant déjà déçue
Par ce coeur (qui même eût plaint ton estime)
J’ai été en victime,

En victime après un joujou des nuits !
Ses boudoirs pluvieux mirent en sang
Mon inutile coeur d’adolescent…
Et j’en dormis. A l’aube je m’enfuis…
Bien égal aujourd’hui.

Des Fleurs de bonne volonté

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Publié dansJules LaforguePoètes

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