Il dénoue sa cravate,
un peu trop grise, un peu trop noire.
Entre lui-même et lui, il vagabonde :
pas plus de quatre mètres.
Il … (Continuer)
Laisser un CommentaireUne sélection de poèmes d’Alain Bosquet (1919-1998), poète franco-russe né à Odessa, m. à Paris. Découvrez l’œuvre de cet écrivain majeur du XXe siècle, entre lyrisme et modernité.
Il dénoue sa cravate,
un peu trop grise, un peu trop noire.
Entre lui-même et lui, il vagabonde :
pas plus de quatre mètres.
Il … (Continuer)
Laisser un Commentaire«
Vilebrequin », « faucille »,
« guidon », « truelle » ou « pince-monseigneur »,
pendant vingt ans j’ai cru que j’employais les mots,… (Continuer)
Laisser un CommentaireJe ne suis rien : un peu d’orgueil
entre deux cendres.
Je ne suis rien : une virgule
dans un article de journal,
vers 1892,… (Continuer)
Laisser un CommentaireOn détrône le
Roi.
Détrône-t-on les poèmes indignes ?
On rebaptise le
Royaume.
Et les poèmes,
qui ose les rebaptiser ?
Les insurgés, à l’hôpital,… (Continuer)
Laisser un CommentaireLa guerre
ne me dérange pas :
j’en ai fait deux ou trois quand j’étais jeune.
Le génocide est une forme de commerce :
exterminons … (Continuer)
Laisser un CommentaireC’est le poème en moi qui écrit mon poème,
le mot par le mot engendré.
Il est mon occupant ; je ne sais pas s’il … (Continuer)
Marbre blanc ?
Pierre noire ?
Foutaise.
Nom, prénom, qualité ?
Naissance, mort, quelle épitaphe ?
Foutaise.
Cendres dans l’urne,
statue baroque ?
Foutaise.
Cravate … (Continuer)
Laisser un CommentaireQuand
Tennessee
Williams disait au sycomore :
«
Si je chasse un démon, c’est un ange qui fuit »,
savait-il qu’au matin, sous la brume … (Continuer)
Laisser un CommentaireAttendez-moi.
Je prends congé
de mes objets les plus fidèles.
Mon lit, avec ses quatre bosses,
a bercé tant de solitudes !
Mon rasoir a … (Continuer)
Laisser un CommentaireJe ne suis plus qu’une avarie :
l’eczéma, la tumeur de l’œil gauche,
la varice à la place du cou,
l’apoplexie au moment du baiser.… (Continuer)
Laisser un CommentaireAsseyez-vous,
Madame,
dans ce fauteuil au cuir si frais.
Prenez ces reines-claudes,
Ces roses-thé aussi, qui s’harmonisent
avec votre corsage.
Nous nous sommes connus à … (Continuer)
Laisser un CommentaireVoulez-vous me prêter un peu de votre vie ?
J’aimerais corriger la mienne qui est vieille et que j’ai mal servie.
Un crâne plus léger… (Continuer)
Laisser un CommentaireLa peste ravageait les villes de
Bohême.
Pas de bouche inutile : on pendait les enfants,
et les vieillards allaient, joyeux,
à la fosse commune.… (Continuer)
Laisser un CommentairePourquoi ne puis-je être à la fois mort et vivant ?
Est-ce contraire aux mœurs ?
Je garderais le même domicile :
lumière maigre,
maîtresse … (Continuer)
Laisser un CommentairePoésie, cet ulcère au travers de la gorge.
Poésie, ce vautour qui te nettoie le crâne.
Poésie, ce poker où tu perds la raison.
Poésie, … (Continuer)
Bientôt je serai mort.
Il restera peut-être dix poèmes
où les enfants débiles
trouveront l’okapi, le tamanoir,
Napoléon,
Savanarole,
le
Kamtchatka, les îles de la … (Continuer)