Aller directement au contenu

Portrait improbableAlain Bosquet

Mon œil de bistouri,

mon front ridé en gare de triage,

mon épaule où s’abattent les cyclones,

mes lèvres pour seins lourds et tailles minces,

ma vieille voix qui se casse et se brûle,

mon menton façonné par le mépris,

mes mains qui planent

— oiseaux de paradis, simple volaille ? — mon corps qui voudrait être pur esprit,

mon esprit trop déçu pour se trouver un corps,

mon genou qui trébuche

car il perd l’équilibre à soumettre le monde,

mon rire qui annonce le squelette,

mon cceur qui s’use à refuser l’amour :

— quel étranger, quel inconnu composent-ils,

à mi-chemin de l’être et du non-être ?

Lectures : 1
Publié dansAlain BosquetPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *