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Pourquoi, courtisaneTheodore de Banville

Pourquoi, courtisane,

Vendre ton amour,

La fleur diaphane,
La fleur diaphane

Que fleurit le jour

Et que la main fane,
La rose d’amour ?
– Pourquoi, blond poète,

Ouvrir au passant

Ta douleur muette,
Ta douleur muette,

Lys éblouissant

Que la foule jette
Et brise en passant ?
– Ton cœur qui se pâme

Brûle pour chacun :

Tu souilles la flamme !
– Tu souilles la flamme !

Tout a son parfum :

La caresse et l’âme,
Dans tout, dans chacun !
– Mon hymne rapporte

Comme un souvenir

La croyance morte.
– La croyance morte

Ne peut revenir

Par la même porte,
Comme un souvenir ;
Mais quand l’amour cesse,

On vient l’allumer

À ma folle ivresse.
– Oh va ! nulle ivresse

Ne peut ranimer

L’amour en détresse,
Ni le rallumer !

Février 1841.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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