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Promesse de l’irréelAlain Bosquet

J’ai ma tristesse dans ma chair et ma joie dans les livres.
Celui-ci s’est ouvert

pour que j’y trouve un droit de vivre

plus acceptable que mon dû.

Je me nourris de fables

et de malentendus.
Je ne sais pas si mes semblables

comprennent que mon seul bonheur

est dans l’imaginaire.

Mon esprit, qui a peur, se sentira toujours prospère

dans la pénombre et l’inconnu,

où soudain s’organise

un monde revenu de la raison, de ses hantises,

de ses fracas.
J’ai mes tourments en marge de mon être : dans mon verbe qui ment,

il m’est loisible de renaître

car je m’abstiens de décider

si je meurs ou végète.

Ni vif ni décédé, découvrirais-je un exégète ?

Selon l’humeur de l’écriture, dans mon corps tout est faux, et mon poème dure

comme le pas du girafeau,

le soleil qui verdit, le gel

qui brise la logique.

J’entends dans l’irréel une promesse de musique.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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