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Puisque tu veux dompter les siècles tout-perdantsAbraham De Vermeil

Puisque tu veux dompter les siècles toutperdants
Par le rare portrait de ses grâces divines,
Frise de chrysoliths ses tempes ivoirines,
Fais de corail sa lèvre, et de perle ses dents ;

Fais ses yeux de cristal, y plaçant au dedans
Un cercle de saphirs et d’émeraudes fines,
Puis musse dans ces ronds les embûches mutines
De mille Amours taillés sur deux rubis ardents ;

Fais d’albâtre son sein, sa joue de cinabre,
Son sourcil de jayet, et tout son corps de marbre,
Son haleine de musc, ses paroles d’aimant ;

Et si tu veux encor que le dedans égale
Au naïf du dehors, faislui un corps d’opale,
Et que pour mon regard il soit de diamant.

Recueil : Poésies

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Publié dansAbraham De VermeilPoètes

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