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Rêves enclosEmile Nelligan

Enfermonsnous mélancoliques
Dans le frisson tiède des chambres,
Où les pots de fleurs des septembres
Parfument comme des reliques.

Tes cheveux rappellent les ambres
Du chef des vierges catholiques
Aux vieux tableaux des basiliques,
Sur les ors charnels de tes membres.

Ton clair rire d’émail éclate
Sur le vif écrin écarlate
Où s’incrusta l’ennui de vivre.

Ah ! puissestu vers l’espoir calme
Faire surgir comme une palme
Mon coeur cristallisé de givre !

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Publié dansEmile NelliganPoètes

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