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ScalpAime Cesaire

Il est minuit

les sorciers ne sont pas encore venus

les montagnes n’ont pas fondu

ai-je assez dit à la terre

de ne pas s’installer par crainte de l’insolation?

Me serrerai-je la gorge avec une corde faite du lierre de

mes murmures ?

poissons cueilleuses de l’eau et son réceptacle

c’est par-dessus vos têtes que je parle

comme les étoiles dans la bave du miel de ses mauvais

rêves et la terre elle a enfanté sous nous

C’est vrai que j’ai laissé mes ongles en pleine chair de cyclone parmi le fracas des hannetons gros et jusqu’à faire jaillir le jaune neuf d’un sperme me jetant sous son ventre pour mesurer mon rut

Maintenant par le sang dur du viol entre deux criminels je sais l’heure celui qui meurt

celui qui s’en va

Mais un mais moi

enserré dans la touffe qui m’endort

et par la grâce des chiens

sous le vent innocent et déplisseur des lianes

héros de chasse casqué d’un oiseau d’or

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Publié dansAime CesairePoètes

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