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Seigneur, ne pensez pas d’ouïr chanter iciJoachim du Bellay

Sonnet LX.

Seigneur, ne pensez pas d’ouïr chanter ici
Les louanges du roi, ni la gloire de Guise,
Ni celle que se sont les Châtillons acquise,
Ni ce temple sacré au grand Montmorency.

N’y penser voir encor le sévère sourcil
De Madame Sagesse, ou la brave entreprise
Qui au ciel, aux démons, aux étoiles s’est prise,
La fortune, la mort, et la justice aussi,

De l’or encore moins, de lui je ne suis digne :
Mais bien d’un petit chat j’ai fait un petit hymne,
Lequel je vous envoie: autre présent je n’ai.

Prenez-le donc, Seigneur, et m’excusez, de grâce,
Si pour le bal ayant la musique trop basse,
Je sonne un passepied ou quelque branle gai.

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Publié dansJoachim du BellayPoètes

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