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Seigneur vocabulaireRichard Rognet

S’il pleut sur ce matin où le mystère a peur, s’il se fait un grand trou dans mon corps et l’espace, si les arbres sans bruit s’effondrent sous ma peau, si ma présence
épouse un jardin ravagé,

s’il faut que sous les fleurs s’accusent le soleil

et la foule des yeux qui ne comprennent plus

où commence le jour, où s’impose la nuit,

si j’engrange des noms qui tournent sur eux-mêmes,

c’est pour ne rien répondre aux questions impatientes

pas plus qu’à ce hasard qui cogne à ma

fenêtre, c’est pour me faufiler

sous les portes aveugles,

pour ne jamais savoir où se battent mes ombres,

pour déserter tout rêve attaché à mes traces,

c’est pour ouvrir ma vie aux troubles de l’absence.

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Publié dansPoètesRichard Rognet

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