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Si de nouveau j’ai nouvelles couleursClement Marot

Si de nouveau j’ai nouvelles couleurs,
Il n’en faut jà prendre ébahissement,
Car de nouveau j’ai nouvelles douleurs,
Nouvelle amour, et nouveau pensement.
Deuil et Ennui, c’est tout l’avancement
Que j’ai encor de vous tant amoureuse :
Si vous supplie que mon commencement
Cause ne soit de ma fin langoureuse.

Plût or à Dieu (pour fuir mes malheurs)
Que je vous tinsse à mon commandement :
Ou, pour le moins, que vos grandes valeurs
Ne fussent point en mon entendement :
Car vos beaux yeux me plaisent tellement,
Et votre amour me semble tant heureuse,
Que je languis : ainsi voilà comment
Ce qui me plaît m’est chose douloureuse.

L’Adolescence clémentine

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Publié dansClement MarotPoètes

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