Aller directement au contenu

Si tu m’en crois, Baïf, tu changeras ParnasseJoachim du Bellay

Si tu m’en crois, Baïf, tu changeras Parnasse
Au palais de Paris, Hélicon au parquet,
Ton laurier en un sac, et ta lyre au caquet
De ceux qui, pour serrer, la main n’ont jamais lasse.

C’est à ce métierlà que les biens on amasse,
Non à celui des vers, où moins y a d’acquêt
Qu’au métier d’un bouffon ou celui d’un naquet.
Fi du plaisir, Baïf, qui sans profit se passe.

Laissons donc, je te prie, ces babillardes soeurs,
Ce causeur Apollon, et ces vaines douceurs,
Qui pour tout leur trésor n’ont que des lauriers verts.

Aux choses de profit, ou celles qui font rire,
Les grands ont aujourd’hui les oreilles de cire,
Mais ils les ont de fer pour écouter les vers.

Les Regrets

Lectures : 0
Publié dansJoachim du BellayPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *